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Cher journal,
La dernière fois, je finissais mon billet en me / te demandant si je devais continuer ce format alors que le confinement en France était fini du moins pour cette fois. (Je remercie d'ailleurs les personnes qui ont pris le temps de m'encourager à continuer!) C'était il y a 2 semaines. La semaine passée, au lieu d'écrire que ma semaine avait été on ne peut plus banale, j'ai préféré publier un bilan de confinement absurde et en même temps me laisser le temps de la réflexion. Ici, on n'est toujours pas confiné et je ne vais toujours pas m'en plaindre. La semaine 9 a été dans l'ensemble très... En fait, je n'ai pas de mot, elle était banale. Rien de spécial à déclarer ou presque. En revanche, la semaine que nous sommes en train de terminer était riche en rebondissement. (Et je suis claquée...) Au programme: une pute, des flics, une danse de la joie!

Ohhhh une pute!

La prostitution en Thaïlande est un sujet grave et le gouvernement thaïlandais fait beaucoup de prévention à ce sujet. En revanche, on est conscient qu'il y a des putes et on sait aussi que la prostitution peut prendre différentes formes. Entre le Laos et la Thaïlande, il y a certaines similarités et par exemple, une femme qui a de nombreux gros tatouages, il y a de fortes chances pour qu'elle fasse des extras au minimum. Au Laos, les tatouages sont interdits et assimilés à la mafia ou à la prostitution. En Thaïlande, il y a plus de personnes tatouées mais la plupart du temps ce n'est pas visible. Beaucoup de gros tatouages, ça prête à interrogations... Passons, la demoiselle dont je vais vous parler après avec beaucoup, beaucoup de tatouages.
Et un matin, comme d'hab, avec la tête dans le cul, je fume une clope. Le singapourien vient me voir sautant partout comme une puce, tout content de me dire qu'il a casé le belge avec une fille. C'est le genre d'infos dont je peux très bien me passer et dont j'aimerai me passer. Ma vie n'est pas un feuilleton télé ni une émission de télé-réalité. Savoir qui couche avec qui c'est le cadet de mes soucis.
La fille en question était une pute sans en être une. Elle ne va pas tapiner dans un bar ou sur un trottoir. En revanche, elle ne voit pas de problème à un échange de bons procédés. Comment écrire la suite sans être trop vulgaire? Ca ne la dérange pas d'écarter les jambes à conditions que ça lui ouvre les portes d'une vie plus confortable. Autrement dit, elle baise et attend certains avantages. Perso, ça ne me choque plus. C'est pas archi archi fréquent mais ça existe en Asie. Et puis, si les 2 parties sont au courant du deal, l'acceptent et le respectent, je ne vois pas trop le mal. Anne (visiblement c'était son prénom mais c'est plus facile pour moi de le franciser) est restée 4 ou 5 jours à la guesthouse. La première fois que je l'ai vue c'était juste après que le singapourien soit venu m'annoncer qu'il avait casé le belge. Elle n'était pas du tout gênée de sortir de la chambre et tomber sur une inconnue. Le soir, elle parlait déjà de mariage et exprimait clairement sa volonté de suivre le belge en Belgique. Ca nous a fait rire intérieurement parce qu'il était certain que cette relation n'allait pas se finir de cette manière. Les jours ont suivi. Flo et moi, comme d'hab, sommes restés en retrait. On a vu que le belge payait pour tout. On pensait toute fois qu'il était au courant du deal lié à la relation. Et au final, non.
Et puis, le singapourien a du en avoir marre de la situation donc il a lâché une bombe: "Elle en veut à ton argent". (Je reviendrai après sur le côté très fouteur de merde du singapourien.)
Et là, ce fut le drame. Le belge a voulu rompre avec la thaï. La Thaï ne voulait pas quitter la poule en chocolat Léonidas aux oeufs d'or. Il n'y a pas eu de cris. Il y a eu des larmes. Il y a eu des aller-retour. Perso, la seule chose que j'ai demandé c'est si on devait lui ouvrir la grille le soir si elle se pointait. Flo et moi sommes souvent à l'extérieur la nuit et du coup je ne voulais pas être confrontée à une situation de merde. Après, tout le merdier autour de cette relation, je l'ai laissé de côté. Ca puait trop la merde pour moi.
Qu'elle veuille une vie meilleure, qu'elle écarte les jambes pour avoir une vie meilleure ne me dérange pas. C'est juste une conception de la sexualité différente de celle que je connais et même en France, il y a des nanas qui font la même chose en étant un peu moins honnêtes quant à leurs attentes. En plus Anne avait l'air sympa pour le peu qu'on ait parlé ensemble. Je pense que dans d'autres circonstances, avec d'autres personnes autour de nous, on aurait pu passer de très bons moments. Non, si la situation puait la merde, c'est parce que le singapourien cherchait à contrôler la situation et les interactions. En présentant Anne au belge, il devait bien se douter qu'il y avait un aspect fric derrière. Il l'a volontairement caché au belge. Et ça, ça ne me plait pas. D'autant plus qu'il a lâché l'info quelques jours plus tard, juste pour foutre la merde.

Visite des flics à la guesthouse - bienvenue chez les tarés!

J'avais commencé à écrire la situation mais c'était le bordel. Je vais essayer d'être claire histoire que vous ayez une vue sympa du joyeux bordel de cette semaine.
D'un côté on a le singapourien = Jason. Pénible parce qu'il fait du bruit de temps en temps. Surtout pénible parce qu'il fout la merde dès qu'il ouvre la bouche. Il vit pour foutre la merde entre les gens et aime se poser en victime. Il a 40 ans.
De l'autre côté, on a l'écossaise = Joanna. Pénible parce qu'elle se prend pour la reine Victoria, elle ne respecte rien ni personne. Elle croit que tout lui est dû. Elle fait du bruit perpétuellement et ne supporte pas quand les gens en font. Elle a 50 ans.
Au départ, quand les écossais sont arrivés, ils étaient les meilleurs amis du monde avec le singapourien. Mais ça a dégénéré. Je l'avais expliqué avec une certaine délectation il y a quelques semaines dans mon journal de confinement où je ne suis pas confinée. Voilà la situation. Elle emmerde tout le monde. Il aime emmerder le monde. Forcément, ça devait péter.

Mercredi, 23 heures passées. Flo et moi sommes dans notre piaule et on regarde chacun un épisode de Vikings (je suis plus avancée que lui, on est en différé...) et on entend que ça gueule dans la guesthouse. Ce n'est pas la première fois, on se doute que c'est Jason qui casse les couilles de Joanna et que cette dernière ne se prive pas pour lui dire en lui hurlant dessus.
Ca gueule, ça gueule. Ils finiront bien par se calmer... Enfin, c'est ce qu'on pensait.
Au bout d'un moment, j'ai envie d'une clope. Je sors de ma piaule et là, je vois quoi? Je vois un flic. Minuit, les flics sont à la guesthouse. Le monde tourne les pieds sur la tête à l'envers. (C'est la version longue du WTF?!)
Jason a appelé les flics pour calmer l'écossaise. Lui, il parle thaï. Elle, elle parle anglais avec un accent de ouf (on dit des gens du nord en France, écoutez un peu l'accent écossais, vous verrez...) Et les flics classiques thaï ne parlent que thaï. Il a fallu que la police pour touristes arrive par la suite.
Moi je sors de ma piaule, comme un cheveux sur la soupe. J'arrive dans un bordel sans nom. Je fais la grimace. Je crois que Roon la maiban a dit au flic que j'avais rien à voir dans l'histoire et que j'étais tranquille. Le flic m'a dit bonjour et je suis allée fumer ma clope. L'écossaise m'a adressé la parole à ce moment là mais ne souhaitant pas prendre part au bordel ambiant, j'ai fuit. C'est bien la fuite! Flo est sorti aussi. Il s'est mis à table, aux premières loges pour manger tranquillement une mangue. Il était mort de rire intérieurement. Un peu avant une heure du matin, le bordel s'est calmé. Les tarés sont repartis dans leurs chambres respectives. Les flics sont repartis aussi. J'allais enfin pouvoir dormir. Je ne sais pas si vous imaginez un peu le bordel, mais 2 touristes qui se prennent la tête en pleine nuit et qui appellent les flics, c'est quand même un grand n'importe quoi!
Le lendemain, les flics sont revenus. Il fallait bien tirer au clair le bordel de la veille. J'avais fuit mon espace de travail dans l'espace commun. Trop de mauvaises ondes. Encore une fois, je sors de la piaule pour me fumer une clope et éventuellement me faire un café. J'ai laissé tomber l'idée du café. Ca re-gueulait comme des putois dans la guesthouse. Moins que la veille, mais quand même... Faut savoir que notre chambre se trouvait juste à côté de la scène donc même avec la porte fermée, on entendait ce qu'il se passait. WTF!?

Au final, les 2 se sont pris la tête à cause des affaires de toilettes du singapourien. Il les avait laissées dans la salle de bain qu'ils partageaient, les 2 écossais et lui. Ca ne plaisait pas à l'hystérique d'écossaise. Le fouteur de merde de singapourien l'a poussée à bout. Et la seule solution qu'il a trouvé pour la calmer, c'était d'appeler les flics. J'ai eu honte pour eux, pour leur comportement. Comme quoi, la connerie n'a pas de frontières...

Petits kiffs de la semaine

Outre la pute et les flics, cette semaine a été faite de petits plaisirs.
Depuis plusieurs semaines, l'écossaise s'installe devant moi quand je bosse le matin pour prendre son petit déj - jusque là pas de soucis - mais elle a aussi une enceinte pour écouter de la musique ou un film. Savoir si le bruit qu'elle fait peut perturber mon travail ne lui a jamais traversé l'esprit. Ambiance, ambiance! Je prends beaucoup sur moi. Les gens bien élevés mettraient des écouteurs. Pas elle. Cette semaine, la vie m'a fait sourire. Je bossais et elle regardait un film avec le son sur son enceinte portative. Et là, dans le film, il y a eu une bonne grosse scène de cul. Les sons qui sortaient de l'enceinte ne laissaient aucun doute! Et elle s'est sentie con mais con! Au point de fermer en partie son ordi mais le son a continué. Elle a eu la honte, moi ça m'a fait rire. Bien fait! (Tu n'avais qu'à mettre des écouteurs connasse!)
Le deuxième petit plaisir date d'hier soir et ce matin. L'écossaise nous a annoncé qu'ils partaient et qu'ils avaient un vol lundi pour repartir chez eux. C'est la première fois que je lui parlais avec coeur. Je lui ai dit que j'étais contente. Et c'est vrai, j'étais contente qu'elle se casse avec son mec raciste et misogyne. En revanche, comme je ne la porte pas dans mon coeur, je n'ai pas demandé de détail sauf si son vol était celui pour Amsterdam. (J'avais vu l'info passer sur les réseaux sociaux...) Ce matin, je me lève comme d'hab, et là, le singapourien m'annonce qu'ils sont partis. Je n'ai pas pu retenir la danse de la joie. Ca a bien fait rire Roon qui gère la guesthouse de me voir danser en pyjama dans l'espace commun. Flo était déjà debout quand les écossais sont partis ce matin. Il a confirmé la bonne nouvelle. C'est con mais je vais pouvoir retravailler tranquillement à ma place dans un certain silence, ça me met en joie. L'air de la guesthouse est aussi beaucoup moins pesant depuis ce matin. Ca va peut-être redevenir agréable, peut-être pas autant qu'avant, mais le principal c'est qu'on puisse respirer sans avoir la crainte qu'elle pète un boulard.

Voilà, voilà, ma vie palpitante de ces 2 dernières semaines. Je suis contente que l'autre vieille folle soit partie. Je savais que la situation n'allait pas durer mais je m'étais préparée à la supporter plus longtemps. Dans l'idéal, le singapourien va faire un tour ailleurs aussi et ce sera parfait. Peu de choses me manquent généralement dans notre mode de vie mais cette semaine, j'ai quand même ressenti le manque de parler avec des gens sympas et intéressants. Tout ce bordel était inédit pour nous. On avait croisé des cons évidemment mais jamais dans de telles proportions et les situations n'avaient jamais été aussi excessives.
Pour revenir sur le fait de continuer ou non ce journal de confinement pas confiné, je pense que je vais le continuer. La fréquence sera juste plus espacée. Je me dis qu'un article toutes les deux semaines, ça peut le faire. J'aurais suffisamment à raconter, enfin, j'espère. Et j'espère aussi que ça vous plaira toujours autant. Merci encore à celles et ceux qui m'ont encouragé à continuer 😉 Bon dimanche et à très vite!


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