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[Journal nomade] Méditation, quotidien plan-plan et cloques aux pieds

Cher journal,
Il y a 2 semaines, je t'ai zappé. Je n'avais pas envie d'écrire. Et même si j'ai un mois de quotidien à te raconter, il n'y a pas 36 choses à écrire. On est dans un bled tranquille, toujours le même. On apprécie cette tranquillité et elle se ressent dans nos activités. On est un peu "2 de tension à 3 j'explose". En ce moment Flo a un rythme de sommeil normal. Vu qu'il est insomniaque, ça mérite d'être noté. Et puis hier, on a fait les dingues, on est sortis! Vous aurez donc quelques photos de notre promenade d'hier en guise d'illustrations.

L'importance de la méditation dans mon mois de juin

Je n'aime pas le mois de juin. Il y a des périodes dans l'année comme ça. Il y a aussi début septembre et décembre. Ah mon dieu, que je déteste le mois de décembre, même s'il y a mon anniversaire. Ces 3 périodes de l'année me rappellent un peu trop que j'ai perdu des gens que j'aime. Le mois de juin, même s'il est aussi fait de jolies dates d'anniversaires, il est aussi ponctué par 3 anniversaires de décès. Et même si j'ai appris à avancer - depuis le temps, il vaut mieux - malgré tout, juin est un mois de merde.
Quand je vivais en France, je serrais les dents. Juste à y penser, par réflexe, j'ai encore les mâchoires qui se serrent. Maintenant que je vis en Asie, je n'ai plus besoin de serrer les dents. Il y a encore de la pudeur liée à la tristesse et au chagrin mais avec Flo, on le vit bien. On respecte cette pudeur et les émotions qui y sont associées.
Mon mois de juin est toujours crescendo. Petit à petit, les émotions s'intensifient jusqu'à perdre pied. Avec le temps, j'ai appris à décompresser rapidement. Je vais faire un tour, pas besoin de partir loin ou des heures, mais j'ai besoin de faire une pause, regarder la nature et donner à mes pensées autre chose à penser. J'ai regardé une embarcation faire des aller-retour sur la rivière et transporter des passants en scooter ou en vélo. Il y avait même un moine bouddhiste avec la clope au bec. Cette balade a des effets sur le long terme, il me suffit de repenser à ce paysage que j'ai observé pour re-descendre la pression quelques instants.
Mais comme je ne peux pas vivre au bord de la rivière pendant tout un mois le temps que ma tempête intérieure se calme, le mois de juin est une calamité à vivre. Régulièrement sur le blog, je vous parle d'équilibre. Le mien vole en éclat en juin. Mon boulot c'est n'importe quoi. Il est fait, comme il faut, mais ça me prend plus de temps et d'énergie. Et pour bien, le sommeil est mauvais. Flo m'a souvent dit que ces dernières semaines je parlais en dormant. Quand je parle en dormant, tu peux être sûr(e) que je dors mal. Je ne raconte rien de bien intéressant. La plupart du temps c'est juste une série de sons sans sens. Et parfois, ça a du sens. Enfin, le "blablabla" que j'ai prononcé une nuit, ça a du sens sans en avoir. Bref, je dors mal au mois de juin.

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Promenade d'hier sur le pont de la rivière Kwai!

Je médite toujours mais c'est moins fluide. La méditation est importante dans mon quotidien. Et grâce à elle, je peux me rappeler pendant cette période que rien ne dure. L'impermanence des choses me rassure. Rien ne dure. Par curiosité, je viens d'aller voir ce que Google raconte à propos de l'impermanence et je viens de découvrir que les gens n'aiment généralement pas cette notion. Pourtant je la trouve géniale. Savoir que les choses, les émotions, les gens ne vont pas être éternels, je trouve ça rassurant. Même quand il y a quelque chose de positif, savoir que ça ne va pas durer me rappelle qu'il faut que j'en profite maintenant et pas attendre demain pour le faire. Pour les évènements plus négatifs, c'est d'autant plus rassurant de savoir que la situation ne va pas durer. La contemplation de la nature est très inspirante dans ce processus. C'est joli mais ça ne va pas durer. On le sait. On profite de ce qu'on a sous les yeux avant que ça ne disparaisse. Enfin, ça ne disparait pas totalement, ça se transforme en quelque chose d'autre qui sera peut-être tout aussi joli. Dans la nature, la disparition est associée au renouveau. En automne, les feuilles tombent, elles se décomposeront pour créer du terreau qui viendra nourrir ce qui se trouve à proximité. Cette pensée me détend. En Inde, il y a une divinité qui représente la destruction: la déesse Kali. Elle est aussi la déesse de la préservation et de la transformation. Comme quoi tout est lié... (Et pour me le rappeler, j'ai un joli stickers de la déesse sur mon ordinateur!)

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Coronavirus ou pas, ça n'empêche pas les touristes de visiter. (En revanche, tout le monde ne joue pas le jeu du masque... )

Quotidien tranquille en période de Coronavirus

Sinon, que dire ce que mois de juin... Pas grand chose! On est toujours en Thaïlande. L'état d'urgence a été prolongé jusque fin juillet avec un nouvel assouplissement des mesures. Notre extension de visa court jusque la fin de ce mois-ci. On ne sait pas trop ce qui va nous attendre. Est-ce que l'on va pourvoir bouger et changer de pays? (Ca a l'air mal barré!) Est-ce que les autorités thaïlandaises vont prolonger le visa pour qu'on puisse rester tranquillement dans le pays? (Ca ne me dérangerait pas!) Ce sont des questions que tous les touristes se posent en ce moment je pense. Je suis assez tranquille malgré le fait qu'on ne sache pas ce qui nous attend. Flo commence à être plus tranquille, à force de lui répéter que son stress ne va pas changer la situation, ça fait son effet. On verra bien. Jusqu'à présent ça s'est déroulé assez facilement, il n'y a pas de raisons que ce soit différent dans les semaines à venir. Et même si c'est le bordel, on trouvera bien une solution en temps voulu. J'ai l'impression que les différents pays d'Asie prennent plus de précautions que les pays d'Europe face au Covid-19. Il n'y a pas cette hâte d'ouvrir les frontières comme si de rien était. On verra avec le temps ce que ça va donner. Il y a des plans qui se précisent au niveau du tourisme en Thaïlande mais rien n'est sûr et certain et ça ne concernerait que les touristes entrants. On verra bien...
A la guesthouse, il y a un peu plus de vie notamment le weekend. Les écossais sont partis depuis plusieurs semaines et leur absence et le silence fait toujours beaucoup de bien. L'espagnole et le belge qui vivaient avec nous sont partis aussi dès que les déplacements dans le pays ont été autorisés. Il reste Jason le singapourien qui est bizarrement tranquille en ce moment. Il y a à nouveau des touristes qui viennent à la guesthouse, essentiellement des touristes locaux. On a eu un italien tranquille qui est resté quelques jours. C'était drôle de voir Jason lui sortir le même discours que ce qu'il a sorti à tout le monde. Je me suis un peu sentie bloquée dans un mauvais film où l'un des personnages sort toujours le même plan drague. Le singapourien a toujours le même discours un peu pourri pour parler la première fois aux blancs. (J'ai remarqué qu'il ne faisait pas la même chose avec les thaïlandais...) Enfin, tant qu'il fait ça, il ne me fait pas chier. C'est le principal! Il y a eu un français aussi qui est resté 2 jours, un vieux monsieur sympa et gentil. Il était inquiet de savoir s'il allait pouvoir repartir en France début juillet. J'espère qu'il a trouvé des réponses à ces questions et qu'il a pu prendre son avion.
J'ai beau cherché, j'ai rien de bien palpitant à raconter. Les voisins sont toujours aussi souriants. Il y a une dizaine de jours, je revenais seule du marché avec le repas et il y a une petite mamie sur son vélo à 3 roues qui regardait ce qui se trouvait dans mes sacs. Elle était super contente de voir que dans un de mes sacs, il y avait du Somtam - de la salade de papaye. Les voisins avec qui elle parlait ont du lui dire que je mangeais thaï la plupart du temps. Tous les aprems, ils nous voient passer pour aller et revenir du marché avec la bouffe. Ici ou ailleurs en Asie, les gens apprécient qu'on mange local. Même si on ne parle pas la même langue, cela montre qu'on apprécie leur culture. Et on aime la bouffe thaï, il n'y a aucun problème!

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Coups de soleil et cloques aux pieds

Et puis, il y a eu hier... Depuis hier ou avant-hier, il y a un groupe de jeunes thaïlandais à la guesthouse. Et hier, ils ont chanté une bonne partie de la matinée des chants catholiques. Je n'ai rien ou presque contre les religions à partir du moment où on ne me l'impose pas. Je m'intéresse aux religions, tout n'est pas à jeter dans ces systèmes, mais je le fais quand j'ai envie / quand je n'ai que ça à foutre. Hier, je m'étais lancée dans la rédaction d'un gros article, avec des recherches à faire et tout ça. Avec le font musical qui m'a été imposé, ma tâche était foutue.
Coup de bol, il faisait gris, Flo était debout et réveillé. Je lui ai proposé qu'on aille faire un tour. Un peu avant 11h nous voilà partis vers le pont de la rivière Kwaï, qu'on connait déjà vu qu'on était allé le voir la 1ère fois qu'on est venu à Kanchanaburi. Le pont est à un peu plus de 6 bornes de la guesthouse, ça fait une belle promenade. L'aller, ça s'est passé nickel sauf qu'une fois à proximité du pont, je me suis arrêtée au 7/Eleven (la supérette) pour acheter des pansements. Deux grosses cloques à l'intérieur des pieds qui avaient - bien entendu - explosé. Mission pansement et boisson achevée, on continue jusqu'au pont, blindé de touristes. Je pensais que ça aurait été un peu plus calme avec la pandémie. Bah non... On a traversé le pont tant bien que mal, on a zigzagué entre les gens qui arrivaient d'en face, ceux qu'on suivaient et évidemment ceux qui prennent une place folle pour faire des photos. Et on est allé au bout du bout du bout du pont... On a trouvé un shop à touristes tellement éloigné que les touristes n'y viennent pas et on a bu "une" bière. L'ambiance nous a un peu fait penser au Laos, confort sommaire avec une vue sur la nature. Nickel. Plusieurs heures après et un nombre incroyable de fou-rire, on était bourrés et j'avais pris des coups de soleil sur les épaules! (Au moins, dans les jours à venir, j'aurais bonne mine!)
Le retour n'a pas été sans peine. Pas parce qu'on avait trop bu, surtout parce que mes pieds me faisaient mal. On a fini par prendre un tuktuk que Flo est allé cherché pour nous avancer un peu. Et on a fini la route à pied... D'ailleurs, j'ai encore super mal aux cloques. Je ne pense pas pouvoir mettre mes chaussures avant un bout de temps! (Et mes tongues sont à Kuala Lumpur évidemment!)

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Voilà, voilà! C'était les dernières nouvelles nomades... Nous sommes dimanche matin, j'espère que les jeunes cathos ne vont pas encore chanter toute la journée. ^^ Je vous souhaite un bon dimanche (et aujourd'hui, vous aurez même un 2nd article nomade en cadal!)


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