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Vie Nomade – 6 mois à bourlinguer

Bourlinguer – terme utilisé par mon frère Antoine qui a pas mal bougé aussi (et qui est actuellement au Laos). J'aime bien ce mot ! Je trouve que ça sonne un peu comme les transport ici... Avec Flo on a du mal à se dire que ça fait déjà 6 mois que nous sommes partis de la France. On ne voit pas le temps passer. Comme je l'ai déjà écrit à plusieurs reprises, je bosse essentiellement le matin, le reste de la journée on découvre, on marche, on visite. On prépare aussi le reste de notre voyage, petit à petit, étape par étape. Bref, pas le temps de s'ennuyer quand on bourlingue. Et forcément en 6 mois, on a des choses à vous raconter. Même si toutes les semaines, je prends le temps de vous montrer les jolies choses que nous découvrons, même si je prends le temps de temps en temps de vous parler de notre quotidien, il y a des choses qui sortent de l'ordinaire quand on vit sur les routes comme nous !

La vie nomade t'apprend à te dépasser

1/ Ma peur du vide... J'ai été mise dans le bain vite avec notre chambre à Pondy. Il fallait passer sur une grille / puits de lumière pour accéder à notre chambre. Les premières semaines j'étais tétanisée en passant dessus. Bizarrement au bout d'un moment on s'y fait et on ne fait plus attention. Régulièrement au cours de ces 6 mois j'ai eu l'occasion de surpasser ma peur du vide, comme à Pokhara où on a traversé des passerelles un peu douteuses. Même si je me faisais caca dessus, y'a pas le choix, faut avancer.

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Détails d'un temple à Chennai

2/ La bouffe. Flo aime manger. Il m'a appris à aimer manger au début où nous étions ensemble. Mais je reste un peu compliquée quand il est question de bouffe. Je n'aime pas le poulet avec des os par exemple. Mais quand tu es en Asie, tu ne trouves pas des coquillettes et du steak haché à tous les coins de rues. Donc faut gouté. Je n'ai jamais mangé autant de chou-fleur et de lentille de ma vie et j'aime ça. Alors qu'en France, si tu me servais du chou-fleur, c'était limite une déclaration de guerre!
3/ La mer... L'océan indien, ça te fait rêver, hein ! Mais ça c'est parce que tu n'as pas vu la gueule des plages en Inde. En plus, en Inde, les femmes se baignent habillée. Bref, pendant plusieurs mois j'ai rêvé d'une piscine (je pense que ce rêve va revenir quand on retournera en Inde du Sud...). Mais là aussi ça ne court pas les rues. Bref, arrivés à Puri, on avait un hôtel un peu excentré. La plage était donc un poil moins dégueulasse. On a fini par aller se baigner. Les vagues de l'océan indien sont intenses ! Ca valait bien le coup de surpasser la plage et son allure qui laisse à désirer.
4/ Le(s) sac(s) à dos – notre maison. On porte nos sacs uniquement quand on se déplace d'un endroit à un autre. Globalement ce n'est pas la mort. Le mien, le gros, n'est pas si lourd. Il me va bien. Après 6 mois, il vaut mieux, tu vas me dire. Mais je suis emmerdée avec le petit sac. Celui avec l'ordi, l'appareil photo, les bonbons à la menthe... J'ai changé 3 fois de sacs. Ca ne va toujours pas. Et quand tu fais plus de 5 bornes avec, sous le soleil ; c'est relou ! J'ai appris à dire à Flo que j'avais besoin d'une pause quand c'était nécessaire. Heureusement qu'il est très patient, il m'aurait bouffé depuis longtemps.

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Dans la cour d'un temple à Sarnath

5/ Les bus népalais. Il n'y a pas de train au Népal, tu prends le bus. Pour faire 200 bornes ça peut prendre entre 6 et 10heures. Ahahah ! Je n'ai pas peur en bus. Je ne suis pas malade en temps normal. Mais j'ai appris qu'il ne fallait pas que je me retourne pour parler au risque de vomir. J'ai aussi appris à détourner le regard quand le ravin est un peu trop un ravin. Je fais en sorte de fermer les yeux une bonne partie du trajet (faut pas espérer dormir super bien). Heureusement ! Ma peur du vide + ma peur de mourir dans un accident de la route + les routes népalaises en bus, ça donne un effet bœuf ! Flo a vu une voiture en bas du ravin, il m'a dit de nombreuses fois que j'avais eu bien raison de dormir. Bref, faut avoir des couilles pour prendre le bus au Népal. Y'a bien une raison pour qu'ils tournent souvent ici des épisodes des « routes de l'extrême » !

La vie nomade t'offre des expériences de dingues

A 10 000 bornes de chez toi, toutes les expériences sont vécues, qu'on le veuille ou non. Parfois, il faut un peu de temps avant d'en rire. Parfois on a l'impression d'avoir juste du bol. Bref, on vit des choses super, qu'on aurait jamais pu vivre en restant à Dunkerque.
1/ La démonétisation indienne. Tu te réveilles un matin et tu te rends compte sans trop comprendre que les billets dans ta poche n'ont plus de valeur. Tu te retrouves avec moins de 500 roupies en petites coupures et le reste doit être changé. Sur le coup ça nous a fait bader. Ca a été la galère aussi pour avoir de l'argent au ATM (distributeurs) pendant des semaines.

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Le calme à Auroville et surtout la verdure omniprésente

2/ Le décès de Jayalalitha, quand tout une ville baisse le rideau devant toi et que tu ne comprends rien à ce qu'il se passe. C'était une ministre très, très, très appréciée dans la région du Tamil Nadu. On a eu le droit de rentrer vite à l'hôtel et le lendemain, une journée de deuil surréaliste avec tout – vraiment tout – de fermé. Impressionnant de voir la ville si vide.
3/ Se faire raccompagner par un inconnu en pleine nuit en voiture. On était à Auroville, à 10 bornes de Pondy et on a décidé de passer la soirée sur Pondicherry justement avec 4 copains dont 2 copines qui vivaient avec nous à Auroville. Mais une fois passé 22h, c'est fini, plus de tuctuc ou à des sommes exorbitantes. On a avancé pour trouver des rickshaws moins chers, sauf qu'il n'y en avait plus. On se résignait à rentrer à pied quand une voiture s'est arrêtée. Ce n'était pas un taxi. C'était le fils d'un dirigeant indien et il nous a proposé de nous ramener jusqu'à Auroville, gratuitement.

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Pokhara, probablement l'étape la plus tranquille qu'on ait faite en 6 mois!

4/ Le type qui nous aide à négocier un tuctuc. A Chennai c'était compliqué quand on y est allé. On a fait 2 hébergements et entre les 2, on devait traverser la ville. On allait y aller en bus, mais ce jour là, les bus étaient pleins. Plein dans le genre, les gens s'accrochent aux portes extérieures et roulent les fesses hors du bus. Tu nous imagines là dedans avec nos gros sacs ? A ce moment là on ne savait pas ce qui se tramait. On a donc décidé d'avancer et de chopper un tuctuc. Et sur la route, un jeune homme s'est arrêté en moto. Il nous a dit que ça allait couter une blinde de bouger en tuctuc au vu des circonstances et il nous a donc aidé à négocier le rickshaw. Sans rien attendre en retour. Encore une vraie leçon de gentillesse.
5/ Les émeutes à Chennai pour Jallikatu... dont celle où on s'est retrouvés ! J'en ai déjà parlé sur le blog, mais ça reste une expérience folle de notre vie nomade. Quand tu prépares ton voyage, tu lis fréquemment sur les sites de voyages et les sites officiels qu'il faut rester à l'écart des manifestations et des émeutes. Quand tu lis ça en France, tu te dis que oui ! Évidemment, que t'es pas complètement con pour aller te fourrer dans une émeute. On s'était dit ça et ça ne nous a pas empêché d'être coincés dedans ; Là aussi on a eu de gentilles personnes qui ont pris soin de nous...

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Le petites rues de Puri... (Et celle-ci est vachement large par rapport aux autres!)

6/ Un chauffeur de rickshaw / dealer nous file gratuitement de la beuh à la gare de Puri. On a patienté longtemps à cette gare, suite à un malentendu avec l'hôtelier. Et à Puri, tu ne peux pas fumer de clope devant la gare. Faut aller dans un coin un peu glauque. En plein jour, ce n'était pas un soucis. On a commencé à parlé avec un gars, un chauffeur de rickshaw. Et puis de fil en aiguille, il nous a refilé de la beuh, dans la normale, sans demander d'argent. Comme on prenait le train pour la première fois, on n'était pas à l'aise de garder la beuh sur nous, on l'a jetée. Mais après coup, vu les contrôles, on aurait carrément pu la garder !

7/ Etre invités par les flics à la gare de Ranchi – Je n'aime pas les flics, c'est un fait surtout en France. On était à la gare de Rachi en attendant notre train pour Varanasi. Et là les flics nous ont invités à entrer dans le poste de la gare. On se voyait déjà être fouillés, devoir sortir toutes nos affaires et galérer à les remettre. Mais non ! Ils nous on offert un chai, une bouteille d'eau et des chaises pour patienter. Ils ont aussi missionné des gars pour nous accompagner jusqu'à notre wagon. Truc de fou !

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Et les indiens, enfants ou adultes, qui demandent toujours des selfies...

Comme tu peux donc le voir, ces 6 derniers mois sur la route ont été très enrichissants, plein de rebondissements, d'aventures! On a fait je ne sais pas combien de selfies, de photos avec des inconnus. On a mangé des plats super épicés, des trucs bons, des trucs moins bons; On a fait de jolies rencontres. Et on prend aussi le temps de juste profiter de la chance qu'on a. Bref, 6 mois de bourlingue qui valaient bien le coup et on se souhaite que les mois à venir soient aussi riches (et sans émeute, si possible!)

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2 commentaires

  1. Ca me fait rêver, toutes ces aventures que tu décris… j’ai un peu fait une croix dessus avec mon projet pro, et aussi avec mon compagnon (plus « frileux », tu meurs 😉 )

    1. Author

      Je tenais le même discours il y a un an et j’aimais énormément mon confort… Et pourtant! Là je suis en train de boire un lassi à l’ombre parce qu’il fait 45° dehors. Je suis assise sur des matelas au sol, je bosse en écoutant les Beattles. Ahaha! Bref, tu ne sais jamais de uoi demain est fait!
      Et ton projet pro est une très jolie aventure aussi! 😉

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