journal nomade egypte caire 2021

Cher journal,
Ca fait un bail que je n'ai pas écrit... Je n'avais pas grand chose à dire. J'ai bien essayé d'écrire mais c'était surtout pour râler parce que j'en avais ma claque de ce pays. Du coup, je n'ai pas publié l'article, il ne servait pas à grand chose! Alors, que s'est-il passé de beau depuis un peu plus d'un mois? Vraiment rien de bien ouf. Je vais donc dans cet article t'expliquer un peu notre quotidien (en essayant de ne pas trop râler) et partager avec toi un peu notre état d'esprit en ce moment.

voyage nomade egypte

A propos de notre quotidien nomade

Nous sommes en Egypte depuis décembre 2020. Après un mois de visa qui nous a été offert (le Covid n'a pas que de mauvais côtés), nous avons décidé de prolonger notre séjour ici de 3 mois. Pas qu'on archi-kiffe Le Caire ou l'Egypte mais ça nous a semblé être un bon compromis avec la situation sanitaire. On n'a pas besoin ni l'envie de courir dans tous les sens pour voyager. On a un rythme très slow en temps normal et le Covid ne nous pousse pas à l'être moins. Bien au contraire. Depuis notre arrivée en décembre, notre quotidien n'a pas été de tout repos. Ca n'a pas changé depuis le dernier journal nomade que j'ai publié ici. Et vous pourrez aussi le lire dans la suite de cet article

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Un quotidien très routinier pour esquiver la violence

Je me réveille, je me fais un café, je me mets à bosser. J'arrête en milieu d'aprèm pour prendre ma douche, quand il y a de l'eau. Ce n'est pas le cas tous les jours, c'est le premier pays où on rencontre autant de problèmes avec la flotte. Et vers 18 / 19h, on sort. On va manger. On va acheter des pâtisseries. On fait les courses nécessaires au quotidien: du café, des clopes, du chocolat et des chips au vinaigre pour moi. Et on rentre. On se regarde un film ou une série. Voilà.
Je viens de l'écrire dans mon intro, ma vie n'a rien de bien palpitant. Et même si on pourrait sortir bien plus, on n'y prend que très peu de plaisir. Les gens ici sont durs à vivre. C'est très violent comme ambiance. Une violence quotidienne différente de celle qu'on avait à Istanbul. Je ne sais pas laquelle est la plus difficile à vivre. Dans tous les cas, j'ai du mal.

Instants de vie chez Julie & Flo en Egypte...

Ces gens qui dépassent dans la file d'attente

On va régulièrement au Mac Do. Ca permet de changer un peu. On n'est pas fan des fast food mais on s'ennuie niveau bouffe ici. Hier, j'étais dans la file pour passer commande et je me suis demandée encore une fois pourquoi j'étais si exaspérée par leur manie de dépasser constamment les autres. Ils ne sont pas foutus de faire la queue.
En Inde aussi ça arrive mais déjà c'est moins fréquent et il y a toujours quelqu'un pour les remettre à leur place. C'est aussi plus normal en Inde. Ici, le sentiment derrière a l'air moins sympathique comme un manque de respect assumé. "J'en ai rien à foutre de toi, je te passe devant", "je ne t'ai même pas calculé d'un iota". Et ce n'est pas parce que c'est moi, que je suis touriste, blanche et pas voilée. Non, non. C'est normal ici. A chaque fois que je fais la queue et que des gens snobbent la file d'attente, ça me fait me poser un tas de questions: n'ont-ils pas vu le monde devant eux? Pourquoi ils ne sont pas capables de faire la queue? Il se passe quoi dans leur tête quand ils se disent "tiens je vais passer devant tout le monde"?
Tout ça me fait me poser des questions quant à mon éducation aussi. Faire la queue de manière bien ordonnée c'est quelque chose que l'on apprend dès notre plus jeune âge. On l'apprend à l'école évidemment en se mettant en rang deux par deux. On l'apprend aussi en famille quand on attend à la caisse avec nos parents ou encore dans la salle d'attente du médecin. Et c'est quand même plus fluide, plus facile, plus clair quand tout le monde attend l'un derrière l'autre son tour. C'est aussi plus respectueux de l'autre de ne pas lui passer devant sans raison. J'ai beau essayer de comprendre pourquoi ils se comportent de cette manière, je n'y arrive pas.
Ce petit détail que je ressens d'une violence inouïe n'est qu'un exemple parmi d'autres. J'aurais pu vous parler aussi de leur étonnante manière de vous arnaquer régulièrement ou celle qu'ils ont de se déplacer à pied comme en voiture en ne suivant aucune règle. Merde, même en Inde, j'ai réussi à comprendre les grandes lignes de leur code de la route. En revanche ici, je suis toujours incapable de traverser seule. Passons!

Ma vie au 5ème étage en centre ville. Dites vous que vous avez de la chance avec les photos, il n'y a pas le son qui est un concert incessant de klaxons.

L'Asie nous manque - quelques explications

Avec Flo on s'est mis à regarder la série Sex and the City le soir. Et dans un épisode, il est question du temps pour se remettre d'une rupture amoureuse. Il faudrait la moitié du temps de la relation pour se remettre. Je me demande si c'est la même chose pour le voyage. On a passé 4 ans en Asie, il nous faudrait donc 2 ans avant de passer à autre chose. Honnêtement, j'espère que d'ici là, les frontières auront rouvert. Peu importe le pays d'Asie, on me dit que je peux y aller, j'y cours!
Avec nos difficultés en Egypte, je suis venue à m'interroger sur la question de mentalité d'un pays / d'un continent / d'une région du monde et la manière dont elle influe sur mon quotidien. L'Inde par exemple est un pays difficile aussi mais au moins je grandis. Il est dur mais j'arrive à le comprendre avec un peu d'effort. La religion omniprésente aussi en Inde fait avancer mon fil de pensées et me rappelle au quotidien l'impermanence des choses. J'aime cette impermanence, je la trouve douce et réconfortante. Savoir que rien ne dure, ni le bon, ni le mauvais. C'est agréable. Bref! En Thaïlande, ahhhh, il y a de la bienveillance et du respect. Ce n'est pas toujours sincère, c'est culturel. Au début, ce manque de sincérité me posait problème. Mais quand on dépasse ce stade, on se rend compte que ça facilite grandement la vie. C'est tout un système de nuances au delà des apparences qu'il est intéressant d'observer et même d'appliquer. Ce n'est pas la question ici mais rapidement, la non sincérité du respect n'est pas un manque de respect en Thaïlande. La sincérité est reléguée au second plan au profit du bien vivre ensemble et du respect de l'autre. (Est-il nécessaire de mettre l'autre en défaut juste par soucis de sincérité?) La Malaisie pour moi c'est un pays de rencontres avec des voyageurs mais aussi avec des malaisiens. C'est donc un pays d'échanges et de découvertes à travers les échanges. Je vais manger ou chercher des clopes en Malaisie, ça dépasse le cadre de la vente. On va toujours aux mêmes endroits, essentiellement des indiens mais pas uniquement. Et on fini par parler. Au restau, ils savent qu'on est allés en Inde et qu'on a passé beaucoup de temps dans le sud. On partage plus que quelques mots. C'est un partage tacite autour du pays et de la culture. Et c'est sans parler aussi des rencontres à la guesthouse ou même des gens qui y vivent comme nous. Un melting pot de nationalités et de cultures qui arrivent à vivre ensemble.
Bref, l'Asie me manque. Que ce soit à Istanbul au ici au Caire, on n'a pas tout ça.

Je parlais du Mac Do plus haut, on ajoute à cela la pizza et le kebab... C'est pas très healthy tout ça. En même temps, on n'a pas un choix de fou. J'ai peur de me lancer dans l'écriture de l'article "on mange quoi en Egypte" parce que je n'ai pas grand chose à dire. C'est le 1er pays où la bouffe nous ennuie.

On commence à préparer notre prochaine destination

Il y a quelques jours - peut-être même hier en fait - je disais à Flo que je ne me projetait pas et je n'avais pas spécialement d'attentes sur notre prochaine destination. La Turquie et l'Egypte m'ont blasée, je doute que ce soit différent après. Dans l'idéal, ce serait top que ça me blase un peu moins! Pour le moment, on pense sérieusement à l'Arménie.
C'est un pays qu'on a envisagé quand nous avons du quitter la Thaïlande il y a quelques mois mais les billets d'avion étaient chers et il me semble que le pays avait fermé ses portes à un moment donné. Les billets d'avion ne sont toujours pas donnés mais le pays est ouvert. Yerevan, la capitale, a l'air tout de même plus d'une taille raisonnable et ça a l'air un peu plus vert que les 2 derniers pays dans lesquels nous avons vécu. En bonus, on a un visa de 6 mois gratuit, ce n'est pas négligeable et pas que d'un point de vue financier. Vu que c'est la merde pour voyager, notre quotidien slow l'est encore plus. On passe plus de temps à un même endroit. Et là, ça veut dire que pendant 6 mois, on pourrait être tranquilles. (Et attendre que l'Asie rouvre ses portes...)
Avec le Covid on a du adapter notre manière de vivre de plusieurs manières: 1/ les destinations (ça je vous en parle en long, en large et en travers) 2/ le temps que l'on passe dans un pays - tant qu'à faire, autant rester plusieurs mois sur place pour éviter de trop faire de tests entre autres 3/ on ne peut plus partir autant à l'arrache qu'avant. Avant on attendait les derniers jours du visa pour prendre une décision et les billets d'avion. Maintenant, on prend une petite marge au cas où 4/ il faut voir quels pays sont ouverts, les conditions pour y rentrer, où faire un test PCR sur place (et combien ça va nous coûter), les éventuelles escales et si c'est possible de faire escales, etc. Ce n'est pas impossible de voyager avec le Covid mais c'est assez relou!
Il nous reste un peu moins d'un mois ici. On a encore le temps de voir venir. Il faut qu'on regarde sérieusement tous les détails du voyage: billet d'avion, le test PCR, où dormir au moins les premières nuit. Au final, on peut bouger relativement vite... Il faut voir s'il n'y a pas d'évolution quant à l'ouverture / fermeture des frontières aussi. Du coup, on envisage mais tout le temps qu'on n'y est pas, ce n'est pas une certitude.

Ici, il n'y a pas de confinement. D'ailleurs, l'Egypte met en avant dans la presse le nombre de sorties d'hôpital et de guérisons. C'est une manière très différente de voir les choses. Et ça c'est cool. Et du coup, on peut aller boire une bière au bar de temps en temps sans trop de soucis. L'autre photo, c'est quand il a fait froid. Ca commence à se réchauffer mais en février, il n'a pas fait bien chaud.

Nous sommes donc à la fin de cet article. Et comme d'hab, je ne sais pas comment l'illustrer. On va dire que je ne m'amuse pas à prendre en photo toutes les personnes qui me doublent dans une file d'attente. Dans mon téléphone, on trouve essentiellement des photos de nous dans la chambre où on fait les cons et quelques photos prises depuis le balcon ou quand on va au bar...


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2 commentaires

  1. Super cet article ! J’ai beaucoup aimé les comparaisons d’attitude entre les pays. Merci pour tout ce parage!

    1. Author

      Merci Aimée, je suis heureuse qu’il te plaise. Ton commentaire fait vraiment du bien. J’étais un peu craintive de le poster vu qu’il n’est pas hyper positif. (J’ai toujours un peu peur qu’on me traite de raciste alors que j’en chie juste avec certains côtés du pays…) Et parlant d’attitude, normalement, j’en ai un sur la question du respect en Thaïlande et le fait de ne pas mettre l’autre en défaut. Il est dans mes brouillons. Le plus chiant avec ce type d’articles, c’est comment l’illustrer… Ahahah! Je te remercie pour tes mots. Je t’embrasse

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