nomade journal non confinement thailande semaine 5

Cher journal,
C'est la 5ème semaine de confinement en France. Ici nous ne sommes pas confinés, on s'impose de rester un maximum à la guesthouse et ne sortir que quand c'est nécessaire. (Et ça nous va bien). Cette semaine n'a rien eu de bien palpitant ou presque. Vendredi on a quand même eu la visite des autorités. Rien d'alarmant. Mais ça me permet de vous montrer en quoi Flo et moi avons une vue des choses différente. Et puis, je partage aussi ici mon quotidien qui a été planplan... Parce que même si on n'est pas confinés, on limite nos déplacements.

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Différentes manières d'appréhender la situation

Flo et moi avons tous les 2 deux manières différentes d'appréhender la situation en ce moment en Thaïlande. Cette différence se ressent depuis qu'on voyage, il arrive souvent qu'on ne voit pas les choses de la même manière et c'est une force surtout en cas de galère imprévue. Lundi, Flo a vu des flics passer devant la guesthouse et prendre des photos. Ils ne sont pas arrivés ici par hasard, on est dans le fond d'une impasse et à l'écart du quartier touristique de Kanchanaburi. Et cette situation qui est anodine dans les faits, nous ne la voyons pas du tout de la même manière. Cette fois, vous allez avoir les 2 versions:

Flo voit le pire (et il me fait stresser dans le meilleur des cas)

Avant de publier cet article, il va falloir que je fasse relire à Flo cette partie pour voir si je ne fais pas erreur sur sa manière de penser. J'ai bien des qualités mais l'omniscience n'en fait pas encore partie!
Flo voit le pire et monte vite en pression - du moins il fait monter la pression chez moi. Au début de la crise du Coronavirus, j'ai du lui dire de se calmer. Il ne faisait que lire à ce propos et du coup il ne faisait que de m'en parler. Il y a une nuance entre se tenir informé et psychoter sur la pandémie. Le weekend passé je regardais une vidéo d'une américaine qui parle de développement personnel et de slow et elle parlais d'addiction au drama qui nous fait scroller et scroller et scroller sur les réseaux sociaux, toujours dans l'attente d'une autre information "croustillante" ou du moins flippante. Flo passe beaucoup de temps à lire à propos du virus. Heureusement qu'il le fait, ça me permet de ne pas avoir à perdre du temps pour être informée. (J'ai déjà le sentiment de perdre trop de temps et j'ai un peu autre chose à faire que de faire des recherches sur la pandémie).
Mais Flo voit le pire. Il préfère s'attendre au pire quitte à ce qu'il n'arrive pas et ne pas être pris au dépourvu. Concrètement ça donne ça: Les flics sont passés lundi, Flo me parle qu'à Bangkok ou à Koh Lanta, ils ont donné aux touristes 24 heures pour quitter leur hôtel et aller dans un autre hébergement choisi par les autorités. Du coup, il commence à râler comme quoi ils ne veut pas d'autres touristes à la guesthouse (on a déjà du mal à supporter les 5 touristes qui sont présents!). Il ronchonne aussi parce qu'il ne veut pas quitter l'endroit où on est et avoir à aller dans un hôtel pour lequel on n'a pas les moyens. Et il me dit tout ça à moi, ça me fait stresser. La boule au ventre commence à se former. C'est mon alerte, le signal qui m'indique que je dois respirer et relativiser. Et si je n'arrête pas Flo, il va continuer encore longtemps à imaginer le pire et c'est moi qui vais chopper un ulcère à l'estomac.

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Mon cadre de travail en ce moment...

Je tâche de relativiser et voir venir

Comme je le disais plus haut, je m'informe peu. Entre la 2ème et 3ème semaines de confinement chez vous, j'ai commencé à ressentir de l'angoisse justement parce que je m'informais un peu de trop. C'est très con d'être angoissée par les nouvelles en France alors que je suis à des milliers de kilomètres. Je sais que je suis de nature à stresser, à angoisser, à paniquer. (J'avais quand même des anti-dépresseurs en France, ce n'était pas pour rien). J'ai une imagination hyper fertile. Quand Flo me parle d'être obligés à changer d'hôtel, je nous y vois déjà. Dans mon esprit, la scène prend forme. Mais c'est flippant et je déteste ressentir cette angoisse. Depuis qu'on est en Asie, j'ai beaucoup médité et travaillé pour canaliser cette angoisse.
Et maintenant, quand je sens l'angoisse monter, je tente de me reconnecter au réel. La réalité c'est qu'il y a juste des flics qui sont passés et qui ont pris des photos. Pourquoi faire? Je ne saurais probablement jamais la réponse. On a su pourquoi en fin de semaine. Et si je dois imaginer les choses, je ne vais pas forcément imaginer que le négatif comme Flo. Oui, le scénario de Flo peut être juste. Mais les flics étaient peut-être là juste pour recenser les guesthouses encore ouvertes, pour compter le nombre de farangs sur place aussi. La thèse de la corruption n'est pas à exclure. Ca ne me choquerait pas que les flics aillent trouver le propriétaire de la guesthouse pour demander un billet. (On a déjà vu ça à Chiang Mai). Ou alors, c'est un voisin qui a appelé les flics pour dire qu'il y avait plein de farangs en liberté. (Se faire balancer par les voisins on l'a vu au Laos à notre premier visa...) On connait un peu la culture thaïlandaise vu qu'on n'est pas à notre premier visa mais il y a encore des détails qui nous échappent complètement.
Après, ces dernières années, on a déjà vécu de sacrées galères et on est encore vivants, on n'a pas fini à l'hôpital ou en prison, du coup, j'ai appris à avoir confiance en notre capacité à nous retourner et à composer avec une situation de merde délicate. Nos galères de voyage, on n'aurait jamais pu les anticiper et on a réussit à faire avec. Il n'y a pas de raisons que ça ne soit pas le cas par la suite. (Et j'ai appris que quand il y a une émeute et une voiture qui crame, contourner la voiture n'est pas une brillante idée ^^)

Au final, ce qu'il s'est réellement passé avec la police

Vendredi, la police touristique est passée en fin de matinée (d'abord). Deux flics qui parlaient très bien anglais. Ils ont parlé 5 minutes avec Flo avant de demander à voir le propriétaire. Flo est allé frapper à la porte de la Maiban (= la dame qui est en charge de la guesthouse) et sa fille l'a appelée. Il est venu me chercher. Et on a discuté tranquillement. Ils nous ont expliqué qu'ils recensaient les touristes présents à Kanchanaburi et qu'ils voulaient faire en sorte que notre séjour soit le plus confortable possible. Ils ont pris des photos de nous, de nos passeports et du tampon de visa. Ils étaient très gentils, super décontractés. Et ils nous ont dit qu'au moindre soucis, on pouvait passer au poste de police. Ils nous ont aussi demandé si on voulait rentrer en France. Je me suis abstenue de dire qu'on était plus en sécurité en Thaïlande qu'en France. On a juste dit que nos affaires étaient en Malaisie et qu'au départ, le plan était de rester 3 semaines en Thaïlande avant de repartir. On s'est retrouvés bloqués avant.
Mais ce n'était que la première partie! L'après midi on a eu aussi de la visite. Mais là, ils étaient une quinzaine! Oui, oui, tu as bien lu! Il y avait des flics, des infirmières, des gens qui n'ont pas pris la peine de se présenter... Et c'était un peu le bordel. (C'est pas tout ça mais j'étais en train de regarder une série sous la clim!) On a eu le droit à des photos de nous avec les masques et nos passeports. Il a fallu qu'on montre nos preuves de réservation ici. On a eu des questions sur là où on venait, ce qu'on avait visité avant d'arriver à Kanchanaburi, ce qu'on a visité à Kanchanaburi. Tout était pris en notes. Et on a été moult fois pris en photos et filmés sans qu'on nous demande notre autorisation, évidemment. (C'est normal ici, le droit à l'image n'existe pas spécialement...) La 2ème visite était beaucoup moins sympa. Les flics présents étaient toujours aussi détendus et informatifs, ce n'est pas le problème. Les infirmières, elles, c'était autre chose. Une sur le groupe parlait anglais et servait de traductrice. Et de manière globale, elles étaient beaucoup moins sympathiques que les policiers. Même si en temps normal je m'accommode très bien du bordel asiat, mon côté français a pris le dessus. Ca aurait été quand même plus efficace si ça avait été moins le bordel. Dans "l'extérieur" de la guesthouse, il y avait donc les 15 thaïlandais en face des 5 touristes présents l'après-midi. Ca parlait dans tous les sens, en thaïlandais, en anglais... Perso, ça suffit pour que je me mette dans une bulle. 20 personnes qui parlent, j'entends rien juste du bruit. Avant que tout ce petit monde se décide enfin à partir, une infirmière a montré à la Maiban comment nettoyer comme il faut. Lol et Lol! On est dans la guesthouse la plus propre qu'on ait trouvé en plus de 3 ans de voyage en Asie! Passons, ici les gens écoutent ce qu'on leur dit même s'ils n'en feront qu'à leur tête juste après. (J'aime cette manière très pacifique de vivre ensemble. J'essaye de l'apprendre...)

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Je vous avais dit qu'une de mes occupations ici c'était de regarder les coqs, poules, poussins faire leur life dans l'impasse...

Ma vie pas palpitante cette semaine

Ouais donc mis à part cette parenthèse "les autorités viennent nous rencontrer", ma semaine n'a rien eu de palpitant. On est sorti une fois cette semaine pour aller au Tesco, un supermarché qui ressemble à ceux qu'on a en France (c'est rare en Asie). La galerie marchande était fermée. Certains rayons du supermarché étaient banalisés aussi. Le rayon alcool évidemment, le rayon fringues aussi.
A part ça, j'ai les intestins en vrac. J'ai du manger un truc pas hyper frais, du coup j'ai eu mal au ventre. C'est pas la tourista. C'est juste une douleur de merde localisée dans tout l'intestin. Ca va passer, ce n'est pas la première fois que ça arrive. Ca ne sera sans doute pas la dernière. Je m'estime heureuse de mieux supporter la bouffe thaï en ce moment. C'est déjà ça de pris!
Il a plu... La veille de Songkran et vendredi. Lundi, on venait juste de partir pour aller chercher à manger.A 16h30, il faisait quasiment nuit, ils avaient même allumer les lampadaires sur la route. Avant d'arriver sur le marché, on était mouillés. On n'a pas trainé. Vendredi, c'était juste quelques gouttes. On entre dans la saison la plus chaude en Thaïlande, on sait qu'il y aura plus souvent de l'orage et on va avoir quelques averses. (Danse de la joie!)
On a toujours du mal à vivre avec les touristes à la guesthouse... Ils sont bien trop bruyants pour nous. Plusieurs fois cette semaine, ils nous ont réveillés parce qu'ils parlaient trop fort. Ce matin aussi, bordel, un dimanche!!! C'est relou. Un couple d'écossais est arrivé aussi. Bruyants, surtout elle d'ailleurs. Et on ne comprend pas très bien leur manière de vivre. Se mettre en maillot de bain dans l'impasse pour bronzer... C'est assez déplacé. On n'est pas à la plage. On est en Thaïlande et les gens ici même s'il fait chaud, même s'ils ont un sens de la mode très différent du notre, ils ne se dénudent pas. Alors être à moitié à poil pour prendre le soleil, ça nous dépasse. Bref, comme ils me dérangent relativement souvent, je bosse et je passe plus de temps dans la chambre. Flo aussi d'ailleurs. Au moins dans la chambre, on ne les voit pas en maillot de bain.
Politique - Juste pour vous montrer que la manière de faire à la française n'est pas la seule qui existe, j'avais envie de partager avec vous ce qu'il se passe en Thaïlande. Cette semaine par exemple le premier ministre thaïlandais a demandé de l'aide aux 20 plus grosses fortunes du pays pour surmonter la crise. Il a aussi fait des excuses publiques parce qu'il avait annoncé une aide financière pour les plus démunis. Cette aide était prévue pour 9 millions de personnes alors que 20 millions en ont fait la demande. (Ce dernier article est en anglais, google traduction est votre ami si besoin...)

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On ne se lasse pas de la vue dans l'impasse... Il pleut, les montagnes sont cachées par les nuages...

Voilà, voilà, c'est la fin de ce 5ème épisode de journal d'une pas confinée pour le moment en Asie. J'espère qu'il vous a plu. Prenez soin de vous et on se donne rendez-vous dimanche prochain pour un nouvel épisode!


Retrouvez ici les autres épisodes de mon journal de non confinement en Thaïlande:

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