slow life perte de temps

[Slow life] Qu’est-ce qui vous fait perdre du temps?

Souvent quand on pense Slow Life, on pense à une sorte de nonchalance. On pense à une manière de se mouvoir avec douceur dans le quotidien. Quand on creuse un peu le sujet on se rend compte que l'organisation est importante, on se rend compte qu'adopter un mode de vie plus slow c'est aussi regarder le monde avec un regard différent. Mais aujourd'hui, j'avais envie de revenir sur un point essentiel qui parlera probablement à tout le monde: la perte de temps. On peut être organisé(e) autant qu'on veut, on peut se mettre une pression de dingue autant qu'on veut, il arrive qu'on perde du temps. Posons nous un instant pour observer avec un peu de recul ce qui nous fait perdre du temps.

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Pourquoi se demander ce qui nous fait perdre du temps?

Dans le tourbillon quotidien, on se rend compte qu'on perd du temps mais on ne se pose pas la question pour autant de savoir d'où ça vient, si c'est récurrent, si on pourrait l'éviter, si c'est causé par autre chose que le chronomètre... Bref, on s'énerve, on voit qu'on va être en retard pour le boulot / ce qu'on a prévu. Et quand on est en train de perdre du temps ce n'est pas forcément le bon moment (quoique!) pour s'interroger, prendre du recul, méditer à ce propos.
La prise de recul, regarder le quotidien avec une espèce de détachement, c'est intéressant pour plusieurs raisons. Ca nous permet de voir ce qu'on ne voit pas nécessairement dans le feu de l'action. Ca nous permet de voir les tenants et les aboutissants des petites choses qui composent votre quotidien. Et si vous en avez envie, ça vous permet de changer ce qui pose problème. Sur le papier, le changement est facile. Dans la réalité, c'est un peu plus compliqué. Pourquoi changer? Comment changer? On peut ajouter les changements qu'on va tenter de mettre en place et qui ne marcheront pas. Et tout ça, ça peut s'appliquer à la slow life.
C'est vrai, un rythme slow ne va pas vous tomber du ciel. Il va falloir le travailler, trouver votre propre équilibre. Pendant longtemps je me suis sentie impuissante face au temps qui défilait dans mon quotidien. J'en faisais trop et probablement je faisais mal, du moins sans aucune prise de recul. Je devais faire, je devais être dans les temps, je ne devais pas être en retard... Et j'en passe. Je savais qu'à certains moments, je perdais du temps. Mais à ce moment là, je n'avais pas le temps de remédier au problème. Ironie du sort n'est-ce pas?
Une fois que j'ai commencé à sortir la tête du guidon, j'ai pu regarder / observer mes actions quotidiennes d'une manière différente. Qu'est-ce que je fais qui marche bien? Qu'est-ce que je fais qui me ralentis? Ai-je vraiment besoin de me foutre une putain de pression de dingue pour tenir les délais? Cette prise de recul avec une phase d'observation a été intéressante parce que j'ai vu quels étaient mes points forts au niveau organisation et quels étaient mes points "faibles". Et puis j'ai cherché à comprendre pourquoi je fonctionnais ainsi. Pour tout vous dire, je suis encore en train d'essayer de comprendre certains de mes schémas. Ce ne sont pas des réponses que l'on trouve en 10 minutes dans la file d'attente à la caisse du supermarché.

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Ce qui me fait perdre du temps au quotidien

Ici, je vais vous parler de mon expérience perso, ce qui me fait perdre du temps. Je ne suis pas psy, je ne suis pas spécialisée en développement personnel. Comme je l'ai déjà écrit, mes articles slow et notamment les articles qui traitent d'un mode de vie plus slow sont des pistes à explorer de votre côté. Je partage juste mon expérience. Mes galères, mes réussites et mes erreurs pour arriver à un quotidien moins mais mieux.

Ne pas connaitre mon rythme naturel me fait perdre du temps

Alors ça, c'est un point auquel je ne m'attendais pas du tout et je l'ai découvert il y a peut-être une année. Mon rythme naturel n'est pas 5 jours de boulot et 2 jours de repos le samedi et dimanche. Déjà, dans la journée, je suis bien plus productive au matin quand j'ai bien dormi. Le "bien dormir" n'avait jamais eu autant de sens que maintenant. En ce moment je dors mais quand je me réveille, je ne suis pas 100% reposée du coup je galère pour me concentrer. (Il y a le fait aussi que je sois en hypo avec mon lévotyrox. Dans quelques semaines, je devrais avoir rectifier le tir!) Au quotidien, je peux donc être concentrée plusieurs heures le matin quasiment sans pause. En revanche, il y a toujours un moment critique où la concentration s'envole. Après 4 ou 5 heures de boulot. Et là, je ne sers plus à grand chose, du coup je fais des choses de moindre importance pour le boulot ou je regarde une série ou je vais faire un tour. Dans la semaine, il y a des jours où je suis plus productive que d'autres. Généralement, le mardi, je ne sers à rien. Pourquoi ce jour là? Je n'en ai aucune idée. C'est juste une constatation. Le mardi, Julie n'est pas des plus au taquet. En revanche, je n'ai aucun mal à bosser le dimanche. j'ai la chance d'être à mon compte. Si je veux bosser le dimanche, je peux. Cette histoire de rythme naturel, j'ai du bol, je peux le suivre. En revanche, c'est plus problématique pour les salariés avec des horaires fixes comme la plupart d'entre vous. C'est très con au final de vous faire bosser du lundi au vendredi / samedi et vous laisser le dimanche, tout ça pour faire les 35 heures. Vous auriez peut-être besoin d'un jour off en pleine semaine, de bosser le dimanche pour être plus productif au boulot. Et c'est pareil, obliger les gens à être au travail pendant 35 heures sans prendre en compte leur besoins naturels (j'ai été caissière, je ne pouvais pas faire pipi quand j'en avais besoin. Idem quand j'étais prof ou pionne!). Peut-être qu'en prenant vraiment l'individu en compte avec ses forces, ses faiblesses et son rythme, il ne serait pas nécessaire de rester 35 heures au boulot pour que le travail soit fait... Mais bon, avant que ce fonctionnement change, on aura l'éternité devant nous... héhé! Même sans parler boulot, c'est intéressant de vous demander quel est votre rythme. Quels sont les moments dans la journée où vous vous sentez plus efficace ou a contrario moins productif? Quels sont les moments dans la semaine où vous ressentez un réel besoin de vous reposer? Etc.

La peur est un frein dans mon quotidien et me fait perdre du temps

Autre chose qui foire un peu dans mon organisation la peur. Je n'ai pas peur d'être en retard. Je suis quelqu'un généralement bien trop en avance. En revanche, la peur de faire quelque chose de travers me paralyse. J'ai peur de me planter, j'ai peur de ne pas savoir comment réagir. Et du coup, je ne fais pas. Ca arrive dans le boulot. Ca arrive aussi dans la vie perso. Plutôt que de faire ce qui me fait peur, je trouve autre chose à faire. Je tourne autour du pot. Et par conséquent, je perds un temps considérable. Je remets à plus tard. Je glande. Je me trouve des excuses bidons.
Cette peur, je suis encore en train de la méditer. D'où elle vient? Je sais que la peur n'est pas rationnelle. Je sais qu'elle peut être dépassée. Encore une fois, c'est plus facile sur le papier que dans la réalité. J'ai néanmoins trouvé deux "remèdes" à cette peur. 1/ Y aller petit à petit. En anglais, ils utilisent l'expression "Baby steps" et je l'aime bien. On est toujours plus bienveillant avec les bébés et les enfants. Donc j'avance petit à petit et si possible avec bienveillance. 2/ Je fais des choses qui sortent de ma zone de confort pour me prouver que malgré tout je peux réussir. C'est une dynamique intéressante parce qu'elle me permet d'avoir plus confiance en moi et de voir que je peux réussir malgré tout. Ce deuxième point, je l'apprécie beaucoup parce que les résultats sont visibles rapidement et sur le long terme.

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Chercher la perfection à tout prix me fait perdre du temps

En ce moment, je me pose pas mal de question sur la perfection et la normalisation de notre mode de vie. Depuis qu'on est gosse, différentes choses nous poussent à être parfait. On cherche à être parfait aux yeux de nos parents. On cherche à être parfait à l'école. Et l'école ne nous le rend pas forcément bien quand on ne l'est pas malgré nos efforts. On cherche à réussir. Réussir le bac, réussir ses études, réussir sa vie (boulot, maison, mariage, enfants, etc.) Au boulot on nous demande d'être parfait dans une grosse mesure. Si le boulot est mal fait, on va vous le faire remarquer. On a rarement la possibilité de faire des erreurs et elles ne sont pas gérées autrement que par des remontrances. Dans la vie perso aussi il y a ce challenge de la perfection. Combien de parents ont le sentiments qu'ils doivent être parfaits? (Je n'ai pas de gosses, mais on est d'accord qu'ils poussent à l'improvisation la plupart du temps, non?) Combien de femmes et d'hommes cherchent à montrer le meilleur côté de leur personnalité à leur conjoint(e)? Combien de femmes ressentent une pression (qui n'est pas ouvertement dite mais qui existe vraiment) au niveau de la gestion du foyer? Le bac à linge qui ne doit pas déborder, la maison toujours propre et rangée, etc.
Mais la perfection n'existe pas! C'est un jeu sans fin. Vous et moi, on n'arrivera jamais à être parfaits. Il y aura toujours un petit quelque chose à améliorer.
La solution que j'ai trouvée est assez simple: Au lieu de chercher la perfection, je tends à donner le meilleur de moi même. Je n'attends pas la perfection non plus, j'attends des autres qu'ils m'offrent le meilleur d'eux-mêmes. En revanche, dans cette réciproque, c'est un peu problématique puisque les gens n'ont pas conscience qu'ils peuvent offrir le meilleur d'eux-mêmes. C'est un concept qui n'est pas très bien connu contrairement à la recherche de la perfection. Mais passons! Donner le meilleur de moi-même me permet d'offrir bien plus que quelque chose de parfait. Je n'ai pas la pression liée à la perfection. Et c'est un sacré poids en moins qui pèse sur mes épaules. Et quand j'ai fini quelque chose, je me demande si c'est vraiment le meilleur que j'ai à donner. Dans mes relations pro, je suis par conséquent un peu moins sèche, un peu moins bavarde et même un peu plus aimable. (Youhou!!!) Autre chose qui est intéressante à comprendre dans le fait d'offrir le meilleur de ce que l'on peut offrir, c'est que ça prend en compte une certaine irrégularité. Je ne suis pas capable d'être constante. J'offre toujours le meilleur mais il y a des jours où le meilleur est un poil moins bien. Je suis fatiguée, j'ai moins de patience, j'ai faim... et j'arrive moins à mettre les formes sur ce que je pense.

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La procrastination est-elle vraiment mauvaise?

Quand je pense à la perte de temps, je pense nécessairement à la procrastination. Ahhh c'est pas bien de procrastiner!!! Enfin... Quand je glande pour contourner la peur, ouais, ce n'est pas bien. Mais parfois j'ai besoin de ne rien faire. J'ai besoin de glander et m'abrutir devant une série. J'ai besoin de me plonger plusieurs heures dans un bon bouquin. J'ai besoin d'aller faire un tour et penser à ne pas me faire écraser / ne pas tomber parce qu'il y a un trou dans la chaussée. J'ai l'impression que ça remet les compteurs à zéro. Quand je fais un tour en général, c'est que l'heure est grave. J'ai vraiment besoin de me vider la tête pour pouvoir avancer. Le visionnage de série en revanche, je ne suis pas certaine que ce soit très efficace. Comme dans toutes choses, l'idéal est de trouver un équilibre entre productivité et procrastination. Et je ne l'ai définitivement pas trouvé. (Héhé!)
En revanche, j'ai arrêté de me flageller quand je procrastinais trop. "C'est pas bien...", "tu as d'autres choses à faire que de glander...", "tu viens de perdre du temps avec ta série alors que la vie est précieuse...", "au lieu de rester devant ton écran, tu aurais pu te promener, tu vis quand même dans des pays de dingue..." Enfin, vous voyez un peu le genre de phrases qu'on peut se dire quand on procrastine de trop. J'ai arrêté de me dire tout ça. Mis à part booster le manque d'estime de soi, ça ne servait à rien. Si je procrastine, je le vois comme un marqueur un peu comme quand on est malade et qu'on a de la fièvre. La fièvre signifie qu'il y a un truc qui merde. C'est la même chose pour la procrastination. Et donc elle induit qu'il y a un truc qui ne va pas. Le tout est de déterminer ce qui cloche. Ce n'est pas ce qui a de plus simple. Est-ce que je suis juste fatiguée? Est-ce qu'il y a un truc qui me fait peur? Est-ce que j'ai peur de ne pas être parfaite? D'où vient ce manque de concentration? Toutes ces questions je me les pose maintenant parce que je me suis demandée ce qui me faisait perdre du temps et parce que j'ai partiellement compris ce qui me bloque parfois. Et toute la culpabilité liée généralement à la procrastination, elle peut bien aller se faire mettre 🙂 (J'ai déjà eu l'occasion il y a quelques semaines de te parler de culpabilité, je te mets le lien en bas de cet article).

Donc voilà, pour le moment, où j'en suis avec la perte de temps. Depuis plusieurs années, je tâche de voir le temps d'une nouvelle manière ou du moins dans ses différentes facettes. Le temps qui passe n'est donc plus exclusivement un pas vers la mort. (Je suis un peu morbide au premier abord, un jour je t'expliquerai peut-être ce rapport que j'entretien avec la mort. Je fais en sorte que ce soit plus sain...) La perte de temps n'est pas une fatalité, ce n'est pas grave en soi non plus. Culpabiliser de perdre de temps me semble un peu inutile même si on y passe tous. En revanche, on peut avoir une organisation du tonnerre, si on ne comprend pas d'où vient cette perte de temps, on ne peut pas résoudre ce problème. (Enfin, si votre objectif est de ne plus perdre de temps...) J'espère que mon expérience vous aidera à vous poser des questions et à trouver un rythme qui vous convient bien / mieux.


Vous cherchez à créer un quotidien plus slow?

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2 commentaires


  1. C’est sûr que quand on est prof, il faut aller aux toilettes quand on le peut et pas quand on le veut, c’est un peu le problème quand on travaille avec de l’humain. Je suis comme toi, je travaille mieux le matin, je prépare donc ma classe mercredi samedi et dimanche matin; je suis alors bien plus productive!

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